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L'actu d'Arvalis-infos.fr Mieux gérer le risque de pourriture racinaire du pois avec le test Aphanomyces

Le test Aphanomyces est indispensable pour évaluer le risque de pourriture racinaire du pois. Il évalue le potentiel infectieux (PI) du sol. Si la note de cet indice est élevée, la culture de pois sera formellement déconseillée. Dans le cas contraire, il sera possible de bénéficier d'une excellente tête d'assolement.

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Le test Aphanomyces peut être réalisé à tout moment de l’année
à partir d'un simple échantillon de terre. (© Terre-net Média)

La pourriture racinaire du pois est une maladie très fréquente due à un pathogène présent dans le sol : Aphanomyces euteiches. La maladie est favorisée par une pluviométrie importante (les spores se déplacent dans l’eau libre du sol) et des températures douces (> 16°C). Une attaque précoce, dans le mois suivant la levée, peut être à l’origine de dégâts très importants.

Grâce au test Aphanomyces, il est aujourd’hui possible de prévoir les risques liés à cette maladie. Ce test prédictif, simple et fiable, est indispensable pour bien gérer le choix de ses cultures de protéagineux en fonction de l’état sanitaire des parcelles. Il serait en effet dommage de se priver d’une tête d’assolement rentable dans les parcelles indemnes ou faiblement infestées, ou au contraire, de subir de fortes pertes en parcelles fortement infestées.

Dans quelles parcelles réaliser le test prédictif Aphanomyces ?

Le champignon pouvant se conserver très longtemps dans le sol (10 à 20 ans), le test doit être réalisé dans toutes les parcelles où le pois a déjà été cultivé au moins une fois dans les 20 dernières années. Une culture de pois pouvant augmenter de façon significative la quantité d’inoculum dans le sol, il sera ensuite nécessaire de refaire un test avant chaque nouvelle culture de pois.

Comment interpréter les résultats ?

Le niveau d’infestation du sol est estimé par un test de Potentiel infectieux (PI), réalisé en conditions de chaleur et d’humidité optimales pour la maladie et dont le résultat est exprimé par une note d’Indice de nécrose racinaire sur une échelle de 0 à 5.

Si la note de PI est égale à 0 (absence d'Aphanomyces dans l’échantillon) :

Cela signifie que le pathogène n’est pas présent dans la parcelle, que la quantité d’inoculum est trop faible pour être détectée, ou encore que les prélèvements sont passés à côté de petites zones infestées. Dans de rares cas, de petits foyers de maladie peuvent apparaître mais ne devraient pas provoquer de pertes de rendement à l’échelle de la parcelle.

Si le niveau d’infestation de l’échantillon est élevé (PI > 1.5) :

La partie échantillonnée est en majorité infestée et la perte de rendement peut être très élevée en cas de printemps pluvieux (60 % et plus). Il faut attendre quelques années et réaliser un nouveau test pour vérifier que le niveau d’infestation a baissé.

Si le niveau d’infestation de l’échantillon est faible (PI < 1.5) :

Seules quelques zones de la partie échantillonnée sont infestées. Dans ces zones, le rendement pourra être affecté en cas de printemps pluvieux mais cela ne devrait en général pas avoir d’impact important sur le rendement moyen de la parcelle.

Recommandations

Dans les parcelles fortement infestées (PI > 1.5), ne pas cultiver de pois et choisir la féverole ou une autre tête d’assolement adaptée à la situation.

Dans les parcelles détectées moins contaminées (PI < 1.5), si on veut cultiver du pois, et pour limiter les risques éventuels, privilégier le pois d’hiver qui est moins affecté par la maladie que le pois de printemps (phénomène d’échappement) et éviter les facteurs aggravants : mauvaise structure du sol, irrigation avant début floraison…

Quand prélever l'échantillon de terre ?

Il est possible de réaliser ce test à tout moment de l'année. Il faut donc le faire le plus tôt possible pour pouvoir modifier l'assolement si cela s'avère nécessaire.

Où et comment prélever ?

L’échantillonnage est déterminant pour la fiabilité du test. Dans la mesure où la maladie se développe en foyers dans la parcelle, un échantillon ne peut représenter correctement que 3 à 5 ha. Pour les très grandes parcelles, il faut donc faire plusieurs analyses. Chaque échantillon doit être constitué de 15 à 20 prises prélevées en diagonale dans la zone de prélèvement.

Pour chaque prise, décaper 5-10 cm en surface et prélever sur une hauteur de 15 cm environ. Bien mélanger les prélèvements et en extraire 3 litres de terre (4 à 5 kg) à envoyer au laboratoire dans un sac plastique fermé avec une étiquette (attention, la quantité de sol est supérieure à celle nécessaire pour une analyse de sol type physico-chimique). Afin de garantir le résultat du test, les échantillons doivent être conservés au frais (< 18°C) en cas de délai entre le prélèvement et l’envoi.

Précautions supplémentaires pour limiter les risques de perte de rendement et/ou de multiplication de l’inoculum :

  • respecter une fréquence de retour de 5-6 ans minimum pour limiter les interactions avec les autres pathogènes (fusarium, verticillium, nématodes…) ;
  • alterner pois et féverole partout où cela est possible ;
  • éviter les cultures intermédiaires pièges à nitrate susceptibles de multiplier l’inoculum (pois, lentille, variétés de vesce sensibles) ;
  • au printemps, mieux vaut retarder la date de semis pour semer en sol bien ressuyé ;
  • privilégier l’introduction de légumineuses insensibles à l’Aphanomyces et qui ne multiplient pas l’inoculum si le risque est élevé (lupin, féverole, certaines variétés de vesce).

 

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